Existe-il un consensus sur la question
du mariage homosexuel et de l’homoparentalité
au sein des anthropologues ?
Il serait faux de dire qu’il existe
un consensus. Pour cela, il faudrait qu’une question
ait été posée à la collectivité,
et qu’une réponse ait pu y être apportée.
Ce n’est pas le cas.
Sur cette question, il existe plusieurs manières de
voir individuelles, et une manière de voir collective.
Pour les anthropologues, les innovations sociales qui arrivent
sont toujours les bienvenues. D’une manière générale,
la discussion est ouverte aux innovations sociales, même
s’il est naturellement possible d’être critique
à leur égard. Sinon, il n’y aurait pas
de sociétés différentes. Ainsi, les innovations
sociales sont au fondement de nos préoccupations, c’est
pourquoi nous portons sur elles un regard positif.
En revanche, il n’y a pas eu de rencontres ou de discussions
au sein de la collectivité sur cette question.
Existe-il des sociétés
où l’union de couples homosexuels est avérée
? N’est-ce pas une forme de pis-aller, à l’exemple
des Azandés du Soudan ?
Il faut se méfier de la manière
formelle de présenter les choses… Dire cela de
cette manière peut entraîner de nombreuses critiques,
car cela serait compris comme une prise de position contre
le PACS. J’ai connu ces critiques, alors qu’elles
ne reflétaient pas ma position sur cette question.
Ce qu’il faut admettre, c’est
qu’il n’y a pas de société connue
qui reconnaisse l’existence d’unions homosexuelles
de même valeur que les unions hétérosexuelles.
A cela, il y a plusieurs raisons. La principale est que l’union
hétérosexuelle s’opère dans le
but d’avoir des enfants, qu’elle est le garant
de rapport harmonieux entre deux familles, qui deviennent
un élément du couple et qui établissent
entre elles des relations consanguines.
Néanmoins, il existe des cas, peu
fréquents mais reconnus, où des unions homosexuelles
ont pu être validées de façon plus ou
moins temporaire.
Dans certaines sociétés indiennes
d’Amérique du Nord, certains comportements transsexuels
sont ainsi reconnus. C’est le cas notamment de ceux
que l’on nomme les Berdaches. Au sein de ces sociétés,
des individus de sexe masculin sont habillés en femmes,
ils ont le comportement des femmes - comme les Rae Rae à
Tahiti - et peuvent vivre avec des hommes de façon
au moins temporaire. Dans ce cas de figure, les Berdaches
se comportent comme les épouses. Ainsi, ce type d’union
qui peut être qualifiée d’homosexuelle
existe, mais elle n’a pas le même statut qu’une
union hétérosexuelle. Elle est considérée
comme une possibilité d’expression de l’individu.
S’il n’est pas réprouvé ou interdit
d’être un Berdache, cela n’est pas non plus
recommandé. Par ailleurs, l’union d’un
homme avec un Berdache ne peut être que transitoire,
puisqu’à la fin il doit avoir une épouse
et des enfants.
Dans le film Little Big Man, Dustin Hoffmann est confronté
à un moment avec un Berdache, ainsi qu’avec un
Contraire, c’est à dire un individu qui extériorise
sa fureur de vivre en faisant tout de manière contraire.
Cela donne une illustration de l’image du Berdache dans
le cinéma américain…
Des cas de figures similaires peuvent se retrouver dans des
sociétés d’Afrique de l’Est ou d’Océanie.
Ainsi, il s’agit de formes d’organisation sociales
sociologiquement admises. Elles ne sont toutefois pas assimilées
au mariage durable à vie : elles ne sont ni réprouvées
ni valorisées, mais elles existent.
Il a également existé des cas
d’unions homosexuelles entre femmes dans des sociétés
d’Afrique de l’Est telles que les Nuers, sociétés
qui n’existent plus désormais. Elles ont été
étudiés par Evan Pritchard dans les années
1950. Il ne s’agissait pas d’unions homosexuelles
reconnues comme telles, mais elles traduisaient la possibilité
de changer de statut économique et social pour les
femmes ayant fait la preuve de leur stérilité,
au bout d’un certain nombre d’années de
mariages sans enfants.
Dans ces sociétés, l’existence de ces
femmes stériles était considérée
comme une erreur de la nature. Ces femmes étaient alors
assimilées à des hommes dans des corps féminins.
Celles qui revenaient dans leur village d’origine se
trouvaient donc incluses dans leur lignage au même titre
que les hommes et pouvaient bénéficier d’une
redistribution des compensations matrimoniales que les hommes
recevaient pour leurs filles et leurs nièces. En effet,
le don d’une fille en mariage à une autre famille
entraînait des compensations financières, souvent
en nature, qui se trouvaient réparties entre le père
et les oncles de la fille en question. Le statut de l’épouse
était d’abord celui de la personne pour laquelle
une compensation financière a été versée.
Les femmes stériles retournées au village participaient
à cette redistribution avec le statut d’oncle.
Quand elles avaient accumulé assez de compensations
matrimoniales, elles pouvaient à leur tour se «
payer » une épouse.
Les épouses ainsi « achetées » par
les femmes stériles devaient alors se comporter en
tout point comme une épouse normale, à ceci
près que, pour Pritchard, il n’y avait certainement
pas de relations sexuelles entre les deux femmes. La femme
qui « achetait » ainsi une épouse était
en droit de vouloir faire fructifier son « bien ».
Cela impliquait que l’ « achetée »
travaille pour elle, mais aussi qu’elle ait des enfants.
A cette fin, des esclaves étaient appointés
pour effectuer le travail du lit : ils étaient à
ce titre rémunérés en nature. Les enfants
qui naissaient ensuite étaient reconnus comme issus
de l’ « acheteuse ».
Ceci correspond bien pour nous à une forme de mariage
homosexué, mais pas pour les Nuers, puisque la femme
stérile « acheteuse » était perçue
comme un homme.
Il existe un troisième type de sociétés
reconnaissant une forme de mariage homosexuel, du moins dans
le cadre de la projection de notre manière de pensée
sur ces populations. Il peut être rattaché aux
pratiques de certaines populations de Nouvelle Guinée.
Selon elles, un homme n’a pas la capacité de
fabriquer son sperme tout au long de sa vie : il faut lui
en fournir une certaine dotation avant la puberté,
dotation qui sera utilisée ensuite.
Cette dotation peut selon ces populations être prolongée,
en mangeant certains fruits, mais l’idée de base
est qu’il existe une dotation initiale et que cette
dotation est le fruit de la générosité
d’autres hommes, dotation qu’il convient ensuite
de gérer de la meilleure manière. Il en résulte
d’ailleurs l’obligation d’une grande sagesse
dans le comportement sexuel, puisqu’il ne faut pas galvauder
cette dotation initiale.
Cette dotation est obtenue par relations de type sodomie ou
fellation, selon les normes de ces sociétés,
souvent auprès des oncles maternels.
Gilbert Herdt a montré que chez les Sambias, la transition
vers une sexualité non homosexuelle se passe sans trop
de problèmes quand les jeunes hommes deviennent adultes.
Il arrive toutefois que certains prennent goût à
ces pratiques. Il cite ainsi un homme qui aurait voulue les
continuer. Or, cela était très mal vu au sein
de sa société.
Ainsi, si l’existence d’unions
homosexuelles est reconnue, celles-ci n’ont jamais la
même valeur que les unions hétérosexuelles.
Il existe plusieurs raisons qui font que
le mariage hétérosexuel soit si valorisé.
D’abord, il se fonde sur un point de vue souvent omis
dans la description des mariages homosexuels. Aujourd’hui,
dans nos sociétés contemporaines, le mariage
est conçu comme une relation privilégiée
entre deux personnes qui s’aiment et concrétisent
leur amour à travers un lien socialement reconnu, qui
ne peut être rompu que par la mort ou le divorce.
Or, la réalité profonde du mariage est ailleurs.
En fait, il s’agit d’abord d’une relation
de coopération, d’assistance ou de paix entre
deux maisons ou deux lignages. Le mariage résulte de
l’insécurité des relations entre des groupes
consanguins. Ce qui est manifeste, c’est la peur de
l’autre. Certains groupes de petite taille sont extrêmement
vulnérables à cause du sex ratio qui leur est
défavorable. Sur une période de temps courte,
il est possible d’avoir un déséquilibre,
souvent marqué par le fait de na pas avoir assez de
filles. Puisqu’il manque des filles, il faut les prendre
ailleurs, d’où des guerres entre ces groupes.
A l’aube de l’humanité, tout se passe dans
ces groupes consanguins quand arrive l’idée qu’il
vaut mieux s’entendre que se faire tuer. Pour Taylor,
l’humanité a du choisir entre se faire tuer à
l’extérieur ou se marier à l’extérieur.
Il a fallu alors mettre en exergue dans les esprits humains
la prohibition de l’inceste : on ne touche pas à
ses proches sexuels. Un homme ne touche pas à sa fille
car il la donne à un autre groupe contre une des filles
de ce groupe. Cet échange est au fondement de la valence
différentielle des sexes : les hommes ont la possibilité
de disposer des femmes. L’institution du mariage créé
un rapport durable entre les deux groupes entre lesquels de
met en œuvre la répartition sexuelle des tâches.
De plus, le mariage désigne un rapport
entre groupes, et pas seulement entre individus. Ceci est
toujours le cas et se voit dans le fait que le mariage est
le seul contrat à mobiliser les familles. Il s’agit
toujours d’une occasion festive où les deux familles
se rencontrent. De nouvelles rencontres et de nouvelles alliances
peuvent par ailleurs être conclues à l’occasion
de ces cérémonies. Même s’il est
un choix individuel, le mariage est perçu comme un
accord entre deux familles.
Dans diverses sociétés, dans
l’histoire comme dans l’observation contemporaine,
il existe néanmoins d’autres possibilités
de faire la paix entre groupes.
Par exemple figurent les dons d’otages, qui peuvent
concerner des hommes comme des femmes. Ils ne sont cependant
pas forcément vus comme un rapport durable. Cet échange
doit garantir la paix, mais il n’est pas forcément
fructueux.
Figurent également les dons d’enfants, pratique
qui s’opère toujours entre certaines populations
en Océanie. Entre groupes, il est possible de se donner
des enfants mutuellement. Les groupes élèvent
ainsi quelques uns de leurs propres enfants ainsi que d’autres
qui sont issus de l’échange.
L’humanité a par conséquent inventé
différentes méthodes pour assurer la paix entre
groupes. Le mariage hétérosexuel est une de
ces méthodes. Il possède une force supplémentaire
car il permet que des enfants soient issus des deux lignées
qui se trouvent unies, ce qui permet de transformer des ennemis
non pas en alliés mais en consanguins. Les enfants
se trouvent obligés d’entrer en coopération
durable : un rapport fusionnel est établi entre les
deux groupes. Cela ne veut pas dire que le mariage homosexuel
n’aurait pas eu le même succès, mais il
ne permet pas cette transformation d’anciens ennemis
en consanguins.
La procréation médicalement
assistée ne bouleverse-t-elle pas ce schéma
traditionnel ? N’induit-elle pas la possibilité
de disjoindre accouplement sexuel homme-femme et reproduction
? Aujourd’hui, un couple lesbien peut obtenir un enfant
grâce à l’insémination : n’est-ce
pas une levée des obstacles ?
Aujourd’hui, l’obstacle au mariage
homosexuel n’est plus que de nature législative
et concerne la représentation que s’en font les
sociétés.
Les choses peuvent changer institutionnellement quand elles
deviennent « pensables » par les populations.
Grâce au PACS, les choses sont devenues « pensables
». Le PACS a entraîné l’égalité
et la démocratie entre les sexes. Désormais,
on admet les unions homosexuelles. Le mariage interviendra
certainement bientôt. La pente qui fait augurer que
cet événement arrivera découle du fait
qu’il est devenu pensable.
En revanche, l’acceptation de la procréation
par des couples de même sexe peut prendre plus de temps,
du fait des réticences assez vives, exprimées
par différents groupes, notamment religieux mais pas
seulement.
Ainsi, les choses arriveront, mais on ne peut pas en connaître
l’échéance. Techniquement, la procréation
médicale assistée rend la procréation
par des couples de même sexe possible, mais est-elle
émotionnellement pensable ? Ceci est toutefois nécessaire
avant une éventuelle transposition législative.
Dans Masculin / Féminin,
vous remarquez que jamais n’apparaît une relation
aîné /cadet au profit d’une sœur sur
un frère et vous en dégagez l’idée
d’une valence différentielle des sexes. Vous
en faites le fondement originel de toute pensée, et
le mariage entre personnes de sexes différents rentre
dans ce schéma. N’est-il pas perverti par le
mariage homosexuel ?
La valence différentielle des sexes
est une chose complexe. Elle peut être définie
comme la prise en considération par l’esprit
humain des origines de l’existence de butoirs pour la
pensée, butoirs qui ne sont pas décomposables.
En décomposant, l’intelligence est confrontée
à des faits dont elle cherche à maîtriser
l’articulation. Mais il existe des éléments
qui ne sont pas décomposables. Ces butoirs de la pensée
permettent de montrer qu’il existe un certains nombre
d’éléments qui tous interagissent.
En premier lieu, les humains se rendent compte
que le vivant animal est sexué. Il existe différentes
espèces, toutes sont différentes, mais elles
ont une constante : elles ont une même différence
sexuée. Les lions sont différents des girafes
qui sont différentes des éléphants, mais
il y a des lions mâles et des lions femelles, des girafes
mâles et des girafes femelles, ainsi que des éléphants
mâles et des éléphants femelles. Il est
donc nécessaire de composer avec ces données.
Cela implique l’existence de catégories abstraites
de choses dont on se rend compte de la pertinence, et qui
est connotée dans les signes relatifs à la masculinité
et à la féminité.
Les sociétés sont fondées sur cette observation
de base. Dans chaque société, la catégorie
masculine s’avère être supérieure
à la catégorie féminine. Les signes relatifs
à chaque sexe porte le poids de cette hiérarchie.
Deux autres éléments sont à
prendre en compte dans cette définition générale
de la valence. Le vivant est organisé de telle manière
que les générations parentales précèdent
toujours les enfants. Cette idée est créatrice
d’un ordre hiérarchique : le rapport antérieur
/ postérieur, aîné / cadet, dans lequel
l’aîné est supérieur au cadet, est
une constante universelle. Le rapport masculin / féminin
est conçu comme un rapport parent / enfant où
l’antériorité vaut supériorité,
sauf qu’ici, c’est le masculin qui vaut supériorité.
Il existe des signes qui traduisent cette situation. Dans
le droit romain, l’épouse occupe la place de
la fille. Dans certaines sociétés africaines,
le vocable existant présuppose le caractère
aîné d’un garçon par rapport à
une fille. Un frère ne peut être que l’aîné,
une sœur ne peut être que cadette : il est inconcevable
que la sœur soit aînée ou le frère
cadet. Le vocabulaire ne permet pas d’exprimer de tels
concepts.
La troisième raison concerne l’existence
de données irréfragables, notamment que les
femmes possèdent la capacité inouïe de
faire des corps qui peuvent être à la fois les
mêmes qu’elles mais aussi des corps très
différents.
La découverte du lien génétique entre
spermatozoïdes et ovules est assez récente et
ne date que de la fin du XVIIIème siècle. Avant,
les tentatives de réponse à la question du choix
génétique renvoyaient aux mythes.
Ces réponses étaient généralement
d’une grande simplicité. Les femmes n’auraient
pas une puissance intime ou une supériorité.
Elles enfanteraient des êtres de sexe différents
car des éléments différents seraient
introduits dans leurs corps.
Les sociétés sont ainsi partagées en
deux modèles explicatifs.
Dans le premier, les femmes n’y seraient pour rien dans
la venue d’un enfant sexué. Elles auraient déjà
une dotation dès la naissance, telles des « graines
», graines qui viendraient à maturité
en étant « arrosées » par le sperme.
C’est le cas par exemple chez les Samos.
Dans le second, les femmes ne seraient qu’un véhicule,
qu’un matériau, une « marmite » où
se fait une mission qui va faire des enfants. Le sperme apporte
la possibilité d’avoir des enfants, avec un esprit,
une idée, un nom, un « pneuma ». Le corps
de la femme ne serait qu’un lieu de passage. Ce modèle
aristotélicien est celui que l’on transmet toujours
aujourd’hui. De par cette capacité et cette asymétrie
biologique, les femmes se trouvent dépossédées
de leur corps. Dans un système d’interprétation
sociologique, les femmes se trouvent assignées à
ne faire que cela.
La valence différentielle des sexes
s’explique à travers cette série d’observations.
Un modèle existe dans nos sociétés,
mais il n’est pas définitif, et il est même
en ce moment en train d’évoluer. L’observation
de la différence sexuée n’est pas porteuse
de hiérarchie. De nouveaux modes de pensée vont
progressivement être mis au point, modes où il
y aura toujours un modèle binaire de pensée
mais qui ne sera pas nécessairement un modèle
hiérarchique. Ce modèle ne sera pas porteur
en lui même d’antinomie face au mariage homosexuel.
Dans un article paru dans la revue
Commentaire en 2004, Dominique Schnapper soutient que vos
réflexions sont au fondement de la politique de parité.
Selon elle, la distinction masculin / féminin ne serait
pas comme les autres distinctions. Il ne s’agirait pas
d’une discrimination à proprement parler, mais
cette distinction serait à l’origine de nos sociétés.
Qu’en pensez-vous ?
Le principe démocratique est universaliste.
La loi est la même pour tous, et elle s’applique
de la même manière pour les deux sexes. Un individu,
quel que soit son sexe, doit pourvoir représenter les
citoyens de l’autre sexe. Aujourd’hui, il y a
toutefois un problème dans la représentation.
S’il y avait eu des changements idéologiques,
il n’y aurait pas eu besoin de loi sur la parité.
Mais il faut être conscient qu’il faudra du temps
pour changer les mentalités et les idéologies.
Nous continuons à vivre sur un système qui date
de la préhistoire.
Aujourd’hui encore, nos réflexes
et nos réactions sont marquées par ces préjugés
idéologiques. L’éducation des garçons
et des filles ainsi que la perception, dès l’âge
du berceau, que nous pouvons en avoir, est ainsi influencée.
Devant la photo d’un bébé qui hurle, s’il
s’agit d’un petit garçon, on pense souvent
qu’il fait une colère, que quelque chose ne lui
fait pas plaisir. S’il s’agit d’une petite
fille, on a tendance à croire qu’elle a eu peur
de quelque chose. Ainsi, dès le plus jeune âge,
les attitudes sont différentes devant les mêmes
faits.
Mais la situation est la même chez les Samos. Devant
un bébé de sexe masculin qui pleure, on pense
qu’il a faim, on dit qu’il a « le cœur
rouge », et on en déduit qu’il est facilement
en danger, qu’il faut s’en occuper. Devant un
bébé de sexe féminin, dans une même
situation, on dit qu’il faut lui apprendre la patience.
Ainsi, dès le plus jeune âge, on créé
deux types différents : un dont le désir doit
être assouvi, un qui doit prendre patience. Le système
est le même dans nos sociétés.
|