Projet Collectif Sciences Po 2005 : Mariage Homosexuel et homoparentalité
 

Compte-rendu d'entretien
Emmanuel de la Pagerie
Gay Lib - Vice-Président

 
Situation et mission de GayLib

GayLib est un mouvement associé à l’Union pour un Mouvement Populaire, comme le sont la « Droite Libre » de M. Kaci et les « Démocrates Sociaux » de Mme Boutin. C’est une association régie par la loi de 1901 qui dispose d’un protocole d’accord avec l’UMP. GayLib compte aujourd’hui 600 adhérents répartis à Paris en majorité, avec des antennes à Lille et prochainement à Marseille, Toulouse, Lyon et Grenoble.
GayLib n’a cependant pas attendu que certaines lois soient passées pour faire le plein d’adhérents. Au contraire, ce mouvement est généralement à la base de ces textes législatifs. Les membres de cette association se définissent comme des citoyens concernés par la Chose Publique et qui s’identifient à la droite, même si, lors du débat sur le PACS, ils ne pouvaient pas vraiment se reconnaître de ce côté-ci de l’échiquier politique.

Le débat au sein du peuple de droite est arrivé à un niveau encourageant.

Avant, on envisageait les homosexuels comme penseurs, artistes, dandys, etc. Dieu merci, aujourd’hui, cela peut être n’importe qui. On ne cantonne plus les homosexuels à une certaine image.
Le débat actuel sur la question du mariage « gay » - plutôt que mariage « homosexuel », car ce terme garde une fâcheuse connotation médicale - est en plein essor à l’UMP. GayLib a de très bons rapports avec des personnalités comme Alain Juppé, ancien président du parti, Nicolas Sarkozy, actuel chef de l’UMP et Jean-Pierre Raffarin, le Premier ministre. Le dynamisme du mouvement est également conditionné par ses liens avec l’Elysée ; c’est à ce titre que GayLib se réjouit d’être en partie à la base du projet de création d’une Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (H.a.l.d.e.) via Claude Chirac, et ce, malgré l’expression de personnalités hostiles comme Christine Boutin.

GayLib est clairement ancré à droite, une droite libérale, moderne et décomplexée. C’est pourquoi, l’attitude d’un Jean-Luc Romero peut prêter à sourire lorsqu’il critique la droite. On ne peut pas tancer la droite tout en prétendant en faire partie. La cohésion de groupe doit primer.
L’opinion publique de droite exprime, sur la question du mariage homosexuel, à peu près le même avis que la société française dans son ensemble. Il n’y a pas de grande ligne de fracture : on trouve autant de réactionnaires à droite qu’à gauche. Par exemple, il n’y avait aucun député PS dans l’hémicycle lors du premier vote de la PJL sur le Pacs. A gauche, toutes les positions tenues par les élus relèvent de simples intérêts politiciens pour la chose. Fondamentalement, les problématiques restent les mêmes pour tous les Français. Chacun a des amis gays : ce ne sont pas des martiens ; ils votent et payent des impôts comme tout le monde.
En ce qui concerne les élus homosexuels de droite opposés au mariage pour les couples de même sexe, ils sont pris dans un phénomène général de « moralité ». Ils veulent simplement se planquer. Ils se comportent en suivistes par rapport aux militants hystériques proches de Mme Boutin et d’autres ultra-conservateurs.
L’extrême droite n’est d’ailleurs pas fondamentalement plus hostile que d’autres sur le sujet. M. Le Pen a même affirmé qu’il était plutôt pour l’ouverture du mariage civil, même s’il y avait là une grande part de provocation de sa part.

L’influence de GayLib sur l’UMP est indiscutable.

Issu du parti « Démocratie Libérale », dont provient l’actuel Premier ministre, GayLib démontre, par plusieurs de ses actions, une influence bien tangible sur l’UMP. Plusieurs membres de GayLib ont travaillé sur l’amélioration du Pacs. Les trois plus hauts dirigeants du mouvement ont d’ailleurs rencontré à ce sujet le Garde des Sceaux et Ministre de la Justice, Dominique Perben, il y a quelques mois, et ont participé aux travaux de la Chancellerie.
Il y a 3 ans, lorsque GayLib a contacté Claude Chirac, l’impact sur le Président de la République fut indéniable. En effet, dans son discours-programme sur l’état de la société, prononcé à Troyes en 2002, le Président Chirac confirme sa volonté indéfectible de « lutter contre toutes les formes de discriminations, y compris le sexisme et l’homophobie ».

GayLib et les parlementaires UMP : une relation plus singulière.

Le gouvernement est plus éclairé que le Parlement sur les questions de société.
Dans le cadre de la discussion sur la H.a.l.d.e., l’UMP s’est battu pour l’amendement visant à la répression de l’homophobie. Le texte est passé grâce à une minorité des voix de l’opposition et une majorité des voix de la majorité. Cependant, certains députés UMP n’ont vraiment pas facilité la tâche du gouvernement. M. Garraud, par exemple, est un réactionnaire convaincu. Pour lui, l’homosexualité est une maladie. MM. Le Fur et Vanneste le rejoignent sur ces sujets. A l’inverse, Mme Boutin ne semble pas être sur la même longueur d’onde. La députée des Yvelines a au moins le mérite de jouer sur le registre moral, pas sur le social ou sur le jugement personnel. C’est une véritable humaniste animée par la notion de respect de la personne humaine. Dire par contre que l’homosexualité constitue la négation de l’humanité, voire un crime contre l’humanité comme l’a fait M. Vanneste, c’est de l’homophobie pure et simple.

Lutter contre l’homophobie en général, et à l’UMP en particulier

GayLib se définit comme un mouvement pédagogue au sein de l’UMP et représente le parti chiraquien à la « Marche des fiertés », par exemple. Le mouvement dispose d’une liberté d’expression totale au sein de l’UMP. Récemment, son budget a même été revu à la hausse pour ses frais de fonctionnement. Il faut bien savoir que les problèmes qu’éprouve M. Romero avec l’UMP ne sont pas ceux de GayLib. Son seul mérite, et pas des moindres, a probablement été d’être l’un des premiers à parler des problématiques liées au sida.
Quant à M. Vanneste, député homophobe par excellence… il ne faut pas nécessairement avoir tué père et mère pour être exclu du parti. Il ne faut donc pas avoir peur de l’exclure pour homophobie. On ne peut pas tout dire sous couvert de liberté d’expression. Il existe des lois qui interdisent de dire « sale bougnoule », « sale juif », etc. et c’est pareil pour les propos injuriant les homosexuels. Tout le monde se doit de respecter l’être humain dans toutes ses composantes. Ou alors il faut admettre que les lois de Vichy ont été le summum de ce qu’on a connu en matière de liberté d’expression dans ce pays ! Le seul inconvénient d’une telle mesure est qu’elle risque de faire de M. Vanneste un martyr…
On ne peut décidemment pas tout dire au nom de la liberté de penser ; il existera toujours des restrictions, surtout lorsque cela se produit en public.
Dans le même sillage pénal, un projet est aujourd’hui à l’étude au cabinet de Mme Guedj, secrétaire d’Etat aux droits des victimes : la criminalisation du « plombage », c'est-à-dire le fait d’inoculer à quelqu’un, par voie sexuelle, le virus du Sida. GayLib est plus favorable à cette mesure.

La répression de l’homophobie n’a pas toujours « bonne presse »

« Reporters sans Frontières » et la majorité des grands quotidiens français ont trouvé rétrograde le projet de loi contre l’homophobie, jugé hostile à la liberté de la presse. C’est scandaleux. Qu’est-ce que la liberté, dans une République, si ce n’est l’inscription dans les textes de la responsabilité ? On retrouve aujourd’hui un curieux état d’esprit dans la presse qui consiste à sans cesse montrer des transsexuels, des travestis, alors que la majorité des gays sont des gens « normaux », et inclus dans des catégories sociales d’un niveau de vie plus élevé que les autres.

Le bilan de GayLib, c’est l’ensemble des actions du gouvernement en faveur des gays, et ce n’est pas fini.

On peut en recenser plusieurs : la création de la H.a.l.d.e., dont le projet prévoit la pénalisation des agressions et des propos homophobes, la lutte renforcée contre toutes les discriminations, des aménagements fiscaux au Pacs, etc.
La gauche a fait le Pacs, mais ce n’est qu’une mesure juridique, un non-sens. La droite, en 3 ans, a aggravé les peines et les amendes pour propos homophobes grâce à l’action de M. Sarkozy, qui a aussi ajusté le régime fiscal du Pacs sur le mariage. L’actuel président de l’UMP a également étendu les peines de prison aux propos sexistes ou homophobes. Maintenant, « nous voulons l’amélioration complète du Pacs ». Le but serait de réduire le Pacs, via le législateur, à un tel état de ressemblance avec le mariage qu’il en deviendrait caduc, sachant que les partenaires auraient les mêmes droits, avantages et obligations que les époux. A cet instant, tout le monde se demandera alors quel sera l’intérêt de conserver deux institutions distinctes alors qu’elles seront en tout point pareilles.

GayLib n’est pas la caution homosexuelle de l’UMP !

Le quotidien Libération citait récemment (en juin 2004) GayLib comme une marionnette de la majorité. Il était évident que Libération n’allait pas encenser cette association, mais il est vrai que GayLib oriente le débat à l’UMP. D’ailleurs, le papier de Blandine Grosjean fut une excellente publicité pour le mouvement. En clair, GayLib n’a qu’un mot d’ordre face aux journalistes : avoir le courage de s’affirmer et ne pas adopter une démarche hypocrite.

GayLib est un mouvement résolument légaliste.

Le mariage de Stéphane Chapin et Bertrand Charpentier célébré à Bègles par Noël Mamère n’est qu’une provocation. Cela dit, il eut l’utilité d’ouvrir le débat sur un vide juridique. Cela n’a pas forcément fait avancé la cause, mais la médiatisation a fait prendre conscience d’un certain malaise chez les gays.

Les insuffisances du Pacs, ou les ambiguïtés de la gauche face aux gays

L’opposition hystérique au mariage homosexuel n’est pas le monopole de la droite. Ségolène Royal est une Christine Boutin de gauche sur cette question-là. Les communistes sont favorables au mariage gay, mais il ne faut pas oublier qu’il y a à peine 20 ans, on était exclu du parti communiste pour homosexualité. A cette époque, l’homosexualité était perçue, place du Colonel-Fabien, comme une perversion bourgeoise. Les Verts sont également pour, parce que cela relève de leur logique libertaire, mais ils veulent surtout saper les bases d’une société qu’ils jugent bourgeoise. Ce n’est pas le cas de GayLib.

Minorités sexuelles, communautarisme et philosophie républicaine

L’orientation sexuelle ne définit pas l’identité d’une personne. La religion, la race, la nationalité ne constituent pas l’identité d’une personne : dans une république, on se définit en tant que citoyen. Nous sommes tous des êtres humains participant à la nation. Mais peut-on différencier sans exclure ?
Les gens peuvent s’unir comme ils le veulent. La question porte sur la définition du principe d’égalité. Le législateur peut-il juger de la force de l’union de deux personnes qui veulent construire un avenir commun ? Non, ce n’est pas la mission de l’Etat, dont la première est d’accompagner et de protéger les gens, mais aussi de promouvoir la notion d’égalité. Refuser le mariage aux couples homosexuels, c’est dire que l’amour entre deux hommes ou deux femmes vaut moins que celui qui existe entre un homme et une femme hétérosexuels. Pourtant, les désirs sont les mêmes pour tous les couples.

Culture, identité, communauté, lobby, pouvoir, etc.

M. de la Pagerie ne pense pas qu’il existe une vraie culture gay. Il y a des goûts plus gays que d’autres. Des espèces d’icônes, de musiques, de modes sont impulsés par cette collectivité, qu’on ne peut appeler « communauté » car la République lutte contre toutes formes de ghettos. De même, il n’y a pas de culture gay, car il n’y a pas d’identité gay. De toute manière, on ne se définit pas en tant qu’homosexuel. A titre personnel, E. de la Pagerie se voit en universaliste : gay, de culture française, méditerranéenne et chrétienne, etc.
Sans représenter une quelconque culture gay qui n’existe pas, le lancement de la chaîne Pink TV est une bonne chose. Il y a déjà des radios et des télévisions juives, maghrébines, etc. Tout le monde peut ainsi s’exprimer.
Il y a un lobby, c’est indéniable et justifié par le fait que la majorité ne veut pas reconnaître l’universalisme dû aux homosexuels. Sinon, les gens ne seraient pas obligés de se regrouper en groupe de pression ; il n’y aurait pas de communautés. Dès lors, la question posée est de savoir si l’on veut des ghettos et des mondes parallèles ou est-ce qu’on veut partager des valeurs reposant sur les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous. La première alternative conduit à éclater une France en multiples communautés, projet que ne saurait défendre GayLib. Notons que la dénonciation du communautarisme est de nos jours le seul pendant que les homophobes ont trouvé pour exister. Les responsables gays se défendent contre le fait d’être communautaristes.

Les propositions éducatives de GayLib : des mesures de prévention réfléchies

GayLib propose aussi d’ajouter des dispositions éducatives et préventives pour faire prendre conscience aux générations prochaines de ce qu’est réellement la normalité, qui n’inclut pas nécessairement l’hétérosexualité. L’instruction civique devrait parler de toutes les discriminations. Or, on constate une véritable frilosité, de la part de l’Education Nationale, à aborder les questions sexuelles. Il suffit de considérer le nombre d’avortements, de pilules abortives et de rapports non protégés qui se développent en France parce que ces thèmes ne sont pas abordés dans les programmes scolaires. C’est gravissime.
En 2004, une Charte a été signée par le Conseil de la Vie lycéenne. Suite à cela, Maurice Quenet, le recteur de l’Académie de Paris a réunit les membres de cette organisation autour d’un déjeuner pour considérer les actions à mener. Pourtant, M. Quenet n’est pas l’exemple même du « gauchiste » : il fait simplement son boulot de haut fonctionnaire public. L’homosexualité fait partie de ces problèmes comme le racisme ou l’antisémitisme : ils sont le fait du libre-arbitre de chaque personne. C’est à ce libre-arbitre qu’il faut s’adresser.
Le suicide des jeunes homosexuels est dû à la perception négative de l’homosexualité. Tout aussi grave, ces jeunes tentés par le suicide seront moins prudents lors de leurs relations sexuelles. Encore une fois, l’école est le lieu où l’on devrait faire l’éducation sexuelle. On sensibilise déjà au racisme, à l’homophobie, etc.
Le professeur doit transmettre un savoir, mais il doit aussi être le vecteur de la socialisation des jeunes. En tant que fonctionnaire, il doit en faire des citoyens, tout en sachant dissocier éducation et morale.

La légalisation du mariage pour les couples de même sexe peut - et doit - mener à l’acceptation de l’homoparentalité.

GayLib est bien sûr favorable à l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe. Ce mouvement, associé à l’UMP, travaille régulièrement à l’amélioration du Pacs. Un rapport a notamment déjà été fait sur l’accession à l’homoparentalité, par adoption ou procréation médicalement assistée. GayLib a eu rendez-vous il y a 2 mois avec le Président de l’Assemblée Nationale, M. Debré, très amène sur ces questions. De plus, GayLib a pu se réjouir de la création d’une mission d’information sur « la famille et le droit des enfants » présidée par M. Bloche et dont les travaux seront rapportés par Mme Pécresse. En résumé, on peut dire que l’homoparentalité est un sujet pris au sérieux par la droite.
Le mariage n’est cependant pas une obligation pour l’adoption. Ce point de vue est certainement partagé par M. Raffarin. GayLib propose simplement d’accorder aux homosexuels la liberté de faire comme les autres. Le mariage est avant tout une liberté, qui éviterait, au passage, de tomber dans des pratiques curieuses comme la coparentalité (2 pères + 2 mères + 1 canule). Il est dommage de se faire violence pour avoir un enfant. Si une personne souhaite avoir un enfant, c’est qu’elle est suffisamment responsable pour lui donner une éducation. Comment peut-on lui refuser la paternité ?
Notons qu’aux E.U.A., les études montrent que les violences faites aux enfants interviennent la plupart du temps au sein de familles « parfaitement » hétérosexuelles. Un enfant a besoin d’amour, d’un toit, d’aller à l’école. Les plus récentes études prouvent que les enfants élevés dans un cadre homosexuel sont d’ailleurs plus précoces. Il existe cependant au sein d’entre eux la même proportion d’homosexuels et d’hétérosexuels.
Une solution pour l’adoption réside notamment dans la possibilité d’adopter via « la grossesse pour le compte de… », lorsqu’un homosexuel passe par une association agréée par le Ministère de la Santé. Celle-ci contacte une femme mariée, déjà mère de famille, dont la situation salariale sera suffisante pour qu’elle n’ait pas besoin de faire commerce de son ventre. Elle portera l’enfant pour le compte du couple : on s’assurera que la rétribution sera assez faible pour décourager les femmes qui souhaiterait en retirer des gains financiers. Des enfants ont déjà été adoptés par ce biais en Grande-Bretagne. Pour ce faire, un minimum de formalités garantit le respect de chacun des citoyens concernés. Il faut bien sûr un contrat, passé devant un notaire, par lequel la femme s’engage à abandonner l’enfant. Elle en restera la mère naturelle mais n’aura pas de droits civiques sur lui. L’enfant pourra connaître l’identité de sa mère, mais seulement s’il en a sa permission.
GayLib travaille sur ces questions notamment avec l’APGL (Association de parents gays et lesbiens). Ce sont les seuls qui ont une réelle connaissance d’expert. Ce sont des interlocuteurs crédibles. Par conséquent, ils seront prochainement entendus, à juste titre, par la mission d’information parlementaire sur « la famille et les droits de l’enfant ».

L’outing ou l’archétype de la « fausse bonne idée »

On ne peut attenter à la volonté de discrétion d’une personne. Ce n’est pas comme çà qu’on valorise, mais qu’on sape un combat. On ne peut pas concevoir le rapport de force social dans la dénonciation et la délation. Ce sont des méthodes intolérables, comme l’est autant le comportement de cet homme politique - gay - dénoncée par les Inrockuptibles pour avoir manifesté un jour de janvier 1999 aux côtés de militants brandissant des pancartes estampillées de slogans haineux, tels « Les pédés au bûcher ».

Bien plus que l’homosexualité des hommes politiques, c’est leur hypocrisie qui dessert la cause.

On peut donc regretter que certains d’entre eux ne fassent pas leur coming-out. C’est une attitude assez malhonnête. Ils vivent au sein de couples de façade. On peut imaginer qu’il y a la même proportion d’homosexuels ou de lesbiennes à l’Assemblée Nationale que dans la société française. Il n’y a pas de problème, quand les choses se font librement.
La posture des politiques qui se cachent et ne s’expriment pas sur ces choses-là est incompréhensible.

Act Up est suffisamment stigmatisée pour pouvoir ruiner l’image de tous les gays.

Les techniques de communication des militants d’Act Up étaient adaptées à une époque aujourd’hui révolue. A la fin des années 80 et au début des années 90, il n’existait pas de sensibilisation et on laissait mourir dans le dénuement de nombreux citoyens. Il faut reconnaître que la violence et les menaces ont fait bouger les autorités. Maintenant, en France, les laboratoires s’engagent contre le sida et les crédits alloués à la recherche sont loin d’être minables : la solution n’est donc pas de déverser des litres de faux sperme, que ce soit au siège de l’UMP ou ailleurs. On ne fait pas un débat en allant canarder une institution, un parti politique, etc. Au surplus, de quel droit peut-on traiter des gens de collabos et d’assassins ? Ce n’est pas en insultant ou en vandalisant qu’on valorise un combat. Aux Etats-Unis, Act Up est passé à autre chose et considère avec beaucoup de méfiance et de circonspection les agissements d’Act Up France. En résumé, Act Up se résume à Act Up. Ses agissements se résument à des actes microscopiques bien identifiés à eux-mêmes.

La parité en politique : une gageure d’universalité

La parité en politique ne hisse pas la différenciation des sexes comme fondement de la société. On ne va pas chercher l’orientation sexuelle de chacun pour établir une parité. Les partis politiques ont raison de mettre en avant des immigrants et des homosexuels, pour peu que ceux-ci soient parties prenantes dans le combat politique. Sur la parité, il est malheureux qu’il y ait plus de représentants femmes en Iran qu’en France. C’est malheureux qu’elles aient besoin d’une loi pour être représentées, donc pour avoir un statut, alors que la loi visait à leur donner plus de moyens d’expression. Et même avec nos lois, il n’y a toujours pas de parité dans la représentation. E. de la Pagerie rejoint les positions de son amie Roselyne Bachelot sur ce point.