Situation et mission de GayLib
GayLib est un mouvement associé
à l’Union pour un Mouvement Populaire, comme
le sont la « Droite Libre » de M. Kaci et les
« Démocrates Sociaux » de Mme Boutin. C’est
une association régie par la loi de 1901 qui dispose
d’un protocole d’accord avec l’UMP. GayLib
compte aujourd’hui 600 adhérents répartis
à Paris en majorité, avec des antennes à
Lille et prochainement à Marseille, Toulouse, Lyon
et Grenoble.
GayLib n’a cependant pas attendu que certaines lois
soient passées pour faire le plein d’adhérents.
Au contraire, ce mouvement est généralement
à la base de ces textes législatifs. Les membres
de cette association se définissent comme des citoyens
concernés par la Chose Publique et qui s’identifient
à la droite, même si, lors du débat sur
le PACS, ils ne pouvaient pas vraiment se reconnaître
de ce côté-ci de l’échiquier politique.
Le débat au sein du peuple
de droite est arrivé à un niveau encourageant.
Avant, on envisageait les homosexuels comme
penseurs, artistes, dandys, etc. Dieu merci, aujourd’hui,
cela peut être n’importe qui. On ne cantonne plus
les homosexuels à une certaine image.
Le débat actuel sur la question du mariage «
gay » - plutôt que mariage « homosexuel
», car ce terme garde une fâcheuse connotation
médicale - est en plein essor à l’UMP.
GayLib a de très bons rapports avec des personnalités
comme Alain Juppé, ancien président du parti,
Nicolas Sarkozy, actuel chef de l’UMP et Jean-Pierre
Raffarin, le Premier ministre. Le dynamisme du mouvement est
également conditionné par ses liens avec l’Elysée
; c’est à ce titre que GayLib se réjouit
d’être en partie à la base du projet de
création d’une Haute Autorité de Lutte
contre les Discriminations et pour l’Egalité
(H.a.l.d.e.) via Claude Chirac, et ce, malgré l’expression
de personnalités hostiles comme Christine Boutin.
GayLib est clairement ancré à
droite, une droite libérale, moderne et décomplexée.
C’est pourquoi, l’attitude d’un Jean-Luc
Romero peut prêter à sourire lorsqu’il
critique la droite. On ne peut pas tancer la droite tout en
prétendant en faire partie. La cohésion de groupe
doit primer.
L’opinion publique de droite exprime, sur la question
du mariage homosexuel, à peu près le même
avis que la société française dans son
ensemble. Il n’y a pas de grande ligne de fracture :
on trouve autant de réactionnaires à droite
qu’à gauche. Par exemple, il n’y avait
aucun député PS dans l’hémicycle
lors du premier vote de la PJL sur le Pacs. A gauche, toutes
les positions tenues par les élus relèvent de
simples intérêts politiciens pour la chose. Fondamentalement,
les problématiques restent les mêmes pour tous
les Français. Chacun a des amis gays : ce ne sont pas
des martiens ; ils votent et payent des impôts comme
tout le monde.
En ce qui concerne les élus homosexuels de droite opposés
au mariage pour les couples de même sexe, ils sont pris
dans un phénomène général de «
moralité ». Ils veulent simplement se planquer.
Ils se comportent en suivistes par rapport aux militants hystériques
proches de Mme Boutin et d’autres ultra-conservateurs.
L’extrême droite n’est d’ailleurs
pas fondamentalement plus hostile que d’autres sur le
sujet. M. Le Pen a même affirmé qu’il était
plutôt pour l’ouverture du mariage civil, même
s’il y avait là une grande part de provocation
de sa part.
L’influence de GayLib sur l’UMP
est indiscutable.
Issu du parti « Démocratie Libérale
», dont provient l’actuel Premier ministre, GayLib
démontre, par plusieurs de ses actions, une influence
bien tangible sur l’UMP. Plusieurs membres de GayLib
ont travaillé sur l’amélioration du Pacs.
Les trois plus hauts dirigeants du mouvement ont d’ailleurs
rencontré à ce sujet le Garde des Sceaux et
Ministre de la Justice, Dominique Perben, il y a quelques
mois, et ont participé aux travaux de la Chancellerie.
Il y a 3 ans, lorsque GayLib a contacté Claude Chirac,
l’impact sur le Président de la République
fut indéniable. En effet, dans son discours-programme
sur l’état de la société, prononcé
à Troyes en 2002, le Président Chirac confirme
sa volonté indéfectible de « lutter contre
toutes les formes de discriminations, y compris le sexisme
et l’homophobie ».
GayLib et les parlementaires UMP
: une relation plus singulière.
Le gouvernement est plus éclairé
que le Parlement sur les questions de société.
Dans le cadre de la discussion sur la H.a.l.d.e., l’UMP
s’est battu pour l’amendement visant à
la répression de l’homophobie. Le texte est passé
grâce à une minorité des voix de l’opposition
et une majorité des voix de la majorité. Cependant,
certains députés UMP n’ont vraiment pas
facilité la tâche du gouvernement. M. Garraud,
par exemple, est un réactionnaire convaincu. Pour lui,
l’homosexualité est une maladie. MM. Le Fur et
Vanneste le rejoignent sur ces sujets. A l’inverse,
Mme Boutin ne semble pas être sur la même longueur
d’onde. La députée des Yvelines a au moins
le mérite de jouer sur le registre moral, pas sur le
social ou sur le jugement personnel. C’est une véritable
humaniste animée par la notion de respect de la personne
humaine. Dire par contre que l’homosexualité
constitue la négation de l’humanité, voire
un crime contre l’humanité comme l’a fait
M. Vanneste, c’est de l’homophobie pure et simple.
Lutter contre l’homophobie
en général, et à l’UMP en particulier
GayLib se définit comme un mouvement
pédagogue au sein de l’UMP et représente
le parti chiraquien à la « Marche des fiertés
», par exemple. Le mouvement dispose d’une liberté
d’expression totale au sein de l’UMP. Récemment,
son budget a même été revu à la
hausse pour ses frais de fonctionnement. Il faut bien savoir
que les problèmes qu’éprouve M. Romero
avec l’UMP ne sont pas ceux de GayLib. Son seul mérite,
et pas des moindres, a probablement été d’être
l’un des premiers à parler des problématiques
liées au sida.
Quant à M. Vanneste, député homophobe
par excellence… il ne faut pas nécessairement
avoir tué père et mère pour être
exclu du parti. Il ne faut donc pas avoir peur de l’exclure
pour homophobie. On ne peut pas tout dire sous couvert de
liberté d’expression. Il existe des lois qui
interdisent de dire « sale bougnoule », «
sale juif », etc. et c’est pareil pour les propos
injuriant les homosexuels. Tout le monde se doit de respecter
l’être humain dans toutes ses composantes. Ou
alors il faut admettre que les lois de Vichy ont été
le summum de ce qu’on a connu en matière de liberté
d’expression dans ce pays ! Le seul inconvénient
d’une telle mesure est qu’elle risque de faire
de M. Vanneste un martyr…
On ne peut décidemment pas tout dire au nom de la liberté
de penser ; il existera toujours des restrictions, surtout
lorsque cela se produit en public.
Dans le même sillage pénal, un projet est aujourd’hui
à l’étude au cabinet de Mme Guedj, secrétaire
d’Etat aux droits des victimes : la criminalisation
du « plombage », c'est-à-dire le fait d’inoculer
à quelqu’un, par voie sexuelle, le virus du Sida.
GayLib est plus favorable à cette mesure.
La répression de l’homophobie
n’a pas toujours « bonne presse »
« Reporters sans Frontières
» et la majorité des grands quotidiens français
ont trouvé rétrograde le projet de loi contre
l’homophobie, jugé hostile à la liberté
de la presse. C’est scandaleux. Qu’est-ce que
la liberté, dans une République, si ce n’est
l’inscription dans les textes de la responsabilité
? On retrouve aujourd’hui un curieux état d’esprit
dans la presse qui consiste à sans cesse montrer des
transsexuels, des travestis, alors que la majorité
des gays sont des gens « normaux », et inclus
dans des catégories sociales d’un niveau de vie
plus élevé que les autres.
Le bilan de GayLib, c’est l’ensemble
des actions du gouvernement en faveur des gays, et ce n’est
pas fini.
On peut en recenser plusieurs : la création
de la H.a.l.d.e., dont le projet prévoit la pénalisation
des agressions et des propos homophobes, la lutte renforcée
contre toutes les discriminations, des aménagements
fiscaux au Pacs, etc.
La gauche a fait le Pacs, mais ce n’est qu’une
mesure juridique, un non-sens. La droite, en 3 ans, a aggravé
les peines et les amendes pour propos homophobes grâce
à l’action de M. Sarkozy, qui a aussi ajusté
le régime fiscal du Pacs sur le mariage. L’actuel
président de l’UMP a également étendu
les peines de prison aux propos sexistes ou homophobes. Maintenant,
« nous voulons l’amélioration complète
du Pacs ». Le but serait de réduire le Pacs,
via le législateur, à un tel état de
ressemblance avec le mariage qu’il en deviendrait caduc,
sachant que les partenaires auraient les mêmes droits,
avantages et obligations que les époux. A cet instant,
tout le monde se demandera alors quel sera l’intérêt
de conserver deux institutions distinctes alors qu’elles
seront en tout point pareilles.
GayLib n’est pas la caution
homosexuelle de l’UMP !
Le quotidien Libération citait récemment
(en juin 2004) GayLib comme une marionnette de la majorité.
Il était évident que Libération n’allait
pas encenser cette association, mais il est vrai que GayLib
oriente le débat à l’UMP. D’ailleurs,
le papier de Blandine Grosjean fut une excellente publicité
pour le mouvement. En clair, GayLib n’a qu’un
mot d’ordre face aux journalistes : avoir le courage
de s’affirmer et ne pas adopter une démarche
hypocrite.
GayLib est un mouvement résolument
légaliste.
Le mariage de Stéphane Chapin et
Bertrand Charpentier célébré à
Bègles par Noël Mamère n’est qu’une
provocation. Cela dit, il eut l’utilité d’ouvrir
le débat sur un vide juridique. Cela n’a pas
forcément fait avancé la cause, mais la médiatisation
a fait prendre conscience d’un certain malaise chez
les gays.
Les insuffisances du Pacs, ou les
ambiguïtés de la gauche face aux gays
L’opposition hystérique au
mariage homosexuel n’est pas le monopole de la droite.
Ségolène Royal est une Christine Boutin de gauche
sur cette question-là. Les communistes sont favorables
au mariage gay, mais il ne faut pas oublier qu’il y
a à peine 20 ans, on était exclu du parti communiste
pour homosexualité. A cette époque, l’homosexualité
était perçue, place du Colonel-Fabien, comme
une perversion bourgeoise. Les Verts sont également
pour, parce que cela relève de leur logique libertaire,
mais ils veulent surtout saper les bases d’une société
qu’ils jugent bourgeoise. Ce n’est pas le cas
de GayLib.
Minorités sexuelles, communautarisme
et philosophie républicaine
L’orientation sexuelle ne définit
pas l’identité d’une personne. La religion,
la race, la nationalité ne constituent pas l’identité
d’une personne : dans une république, on se définit
en tant que citoyen. Nous sommes tous des êtres humains
participant à la nation. Mais peut-on différencier
sans exclure ?
Les gens peuvent s’unir comme ils le veulent. La question
porte sur la définition du principe d’égalité.
Le législateur peut-il juger de la force de l’union
de deux personnes qui veulent construire un avenir commun
? Non, ce n’est pas la mission de l’Etat, dont
la première est d’accompagner et de protéger
les gens, mais aussi de promouvoir la notion d’égalité.
Refuser le mariage aux couples homosexuels, c’est dire
que l’amour entre deux hommes ou deux femmes vaut moins
que celui qui existe entre un homme et une femme hétérosexuels.
Pourtant, les désirs sont les mêmes pour tous
les couples.
Culture, identité, communauté,
lobby, pouvoir, etc.
M. de la Pagerie ne pense pas qu’il
existe une vraie culture gay. Il y a des goûts plus
gays que d’autres. Des espèces d’icônes,
de musiques, de modes sont impulsés par cette collectivité,
qu’on ne peut appeler « communauté »
car la République lutte contre toutes formes de ghettos.
De même, il n’y a pas de culture gay, car il n’y
a pas d’identité gay. De toute manière,
on ne se définit pas en tant qu’homosexuel. A
titre personnel, E. de la Pagerie se voit en universaliste
: gay, de culture française, méditerranéenne
et chrétienne, etc.
Sans représenter une quelconque culture gay qui n’existe
pas, le lancement de la chaîne Pink TV est une bonne
chose. Il y a déjà des radios et des télévisions
juives, maghrébines, etc. Tout le monde peut ainsi
s’exprimer.
Il y a un lobby, c’est indéniable et justifié
par le fait que la majorité ne veut pas reconnaître
l’universalisme dû aux homosexuels. Sinon, les
gens ne seraient pas obligés de se regrouper en groupe
de pression ; il n’y aurait pas de communautés.
Dès lors, la question posée est de savoir si
l’on veut des ghettos et des mondes parallèles
ou est-ce qu’on veut partager des valeurs reposant sur
les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous.
La première alternative conduit à éclater
une France en multiples communautés, projet que ne
saurait défendre GayLib. Notons que la dénonciation
du communautarisme est de nos jours le seul pendant que les
homophobes ont trouvé pour exister. Les responsables
gays se défendent contre le fait d’être
communautaristes.
Les propositions éducatives
de GayLib : des mesures de prévention réfléchies
GayLib propose aussi d’ajouter des
dispositions éducatives et préventives pour
faire prendre conscience aux générations prochaines
de ce qu’est réellement la normalité,
qui n’inclut pas nécessairement l’hétérosexualité.
L’instruction civique devrait parler de toutes les discriminations.
Or, on constate une véritable frilosité, de
la part de l’Education Nationale, à aborder les
questions sexuelles. Il suffit de considérer le nombre
d’avortements, de pilules abortives et de rapports non
protégés qui se développent en France
parce que ces thèmes ne sont pas abordés dans
les programmes scolaires. C’est gravissime.
En 2004, une Charte a été signée par
le Conseil de la Vie lycéenne. Suite à cela,
Maurice Quenet, le recteur de l’Académie de Paris
a réunit les membres de cette organisation autour d’un
déjeuner pour considérer les actions à
mener. Pourtant, M. Quenet n’est pas l’exemple
même du « gauchiste » : il fait simplement
son boulot de haut fonctionnaire public. L’homosexualité
fait partie de ces problèmes comme le racisme ou l’antisémitisme
: ils sont le fait du libre-arbitre de chaque personne. C’est
à ce libre-arbitre qu’il faut s’adresser.
Le suicide des jeunes homosexuels est dû à la
perception négative de l’homosexualité.
Tout aussi grave, ces jeunes tentés par le suicide
seront moins prudents lors de leurs relations sexuelles. Encore
une fois, l’école est le lieu où l’on
devrait faire l’éducation sexuelle. On sensibilise
déjà au racisme, à l’homophobie,
etc.
Le professeur doit transmettre un savoir, mais il doit aussi
être le vecteur de la socialisation des jeunes. En tant
que fonctionnaire, il doit en faire des citoyens, tout en
sachant dissocier éducation et morale.
La légalisation du mariage
pour les couples de même sexe peut - et doit - mener
à l’acceptation de l’homoparentalité.
GayLib est bien sûr favorable à
l’ouverture du mariage civil aux couples de même
sexe. Ce mouvement, associé à l’UMP, travaille
régulièrement à l’amélioration
du Pacs. Un rapport a notamment déjà été
fait sur l’accession à l’homoparentalité,
par adoption ou procréation médicalement assistée.
GayLib a eu rendez-vous il y a 2 mois avec le Président
de l’Assemblée Nationale, M. Debré, très
amène sur ces questions. De plus, GayLib a pu se réjouir
de la création d’une mission d’information
sur « la famille et le droit des enfants » présidée
par M. Bloche et dont les travaux seront rapportés
par Mme Pécresse. En résumé, on peut
dire que l’homoparentalité est un sujet pris
au sérieux par la droite.
Le mariage n’est cependant pas une obligation pour l’adoption.
Ce point de vue est certainement partagé par M. Raffarin.
GayLib propose simplement d’accorder aux homosexuels
la liberté de faire comme les autres. Le mariage est
avant tout une liberté, qui éviterait, au passage,
de tomber dans des pratiques curieuses comme la coparentalité
(2 pères + 2 mères + 1 canule). Il est dommage
de se faire violence pour avoir un enfant. Si une personne
souhaite avoir un enfant, c’est qu’elle est suffisamment
responsable pour lui donner une éducation. Comment
peut-on lui refuser la paternité ?
Notons qu’aux E.U.A., les études montrent que
les violences faites aux enfants interviennent la plupart
du temps au sein de familles « parfaitement »
hétérosexuelles. Un enfant a besoin d’amour,
d’un toit, d’aller à l’école.
Les plus récentes études prouvent que les enfants
élevés dans un cadre homosexuel sont d’ailleurs
plus précoces. Il existe cependant au sein d’entre
eux la même proportion d’homosexuels et d’hétérosexuels.
Une solution pour l’adoption réside notamment
dans la possibilité d’adopter via « la
grossesse pour le compte de… », lorsqu’un
homosexuel passe par une association agréée
par le Ministère de la Santé. Celle-ci contacte
une femme mariée, déjà mère de
famille, dont la situation salariale sera suffisante pour
qu’elle n’ait pas besoin de faire commerce de
son ventre. Elle portera l’enfant pour le compte du
couple : on s’assurera que la rétribution sera
assez faible pour décourager les femmes qui souhaiterait
en retirer des gains financiers. Des enfants ont déjà
été adoptés par ce biais en Grande-Bretagne.
Pour ce faire, un minimum de formalités garantit le
respect de chacun des citoyens concernés. Il faut bien
sûr un contrat, passé devant un notaire, par
lequel la femme s’engage à abandonner l’enfant.
Elle en restera la mère naturelle mais n’aura
pas de droits civiques sur lui. L’enfant pourra connaître
l’identité de sa mère, mais seulement
s’il en a sa permission.
GayLib travaille sur ces questions notamment avec l’APGL
(Association de parents gays et lesbiens). Ce sont les seuls
qui ont une réelle connaissance d’expert. Ce
sont des interlocuteurs crédibles. Par conséquent,
ils seront prochainement entendus, à juste titre, par
la mission d’information parlementaire sur « la
famille et les droits de l’enfant ».
L’outing ou l’archétype
de la « fausse bonne idée »
On ne peut attenter à la volonté
de discrétion d’une personne. Ce n’est
pas comme çà qu’on valorise, mais qu’on
sape un combat. On ne peut pas concevoir le rapport de force
social dans la dénonciation et la délation.
Ce sont des méthodes intolérables, comme l’est
autant le comportement de cet homme politique - gay - dénoncée
par les Inrockuptibles pour avoir manifesté un jour
de janvier 1999 aux côtés de militants brandissant
des pancartes estampillées de slogans haineux, tels
« Les pédés au bûcher ».
Bien plus que l’homosexualité
des hommes politiques, c’est leur hypocrisie qui dessert
la cause.
On peut donc regretter que certains d’entre
eux ne fassent pas leur coming-out. C’est une attitude
assez malhonnête. Ils vivent au sein de couples de façade.
On peut imaginer qu’il y a la même proportion
d’homosexuels ou de lesbiennes à l’Assemblée
Nationale que dans la société française.
Il n’y a pas de problème, quand les choses se
font librement.
La posture des politiques qui se cachent et ne s’expriment
pas sur ces choses-là est incompréhensible.
Act Up est suffisamment stigmatisée
pour pouvoir ruiner l’image de tous les gays.
Les techniques de communication des militants
d’Act Up étaient adaptées à une
époque aujourd’hui révolue. A la fin des
années 80 et au début des années 90,
il n’existait pas de sensibilisation et on laissait
mourir dans le dénuement de nombreux citoyens. Il faut
reconnaître que la violence et les menaces ont fait
bouger les autorités. Maintenant, en France, les laboratoires
s’engagent contre le sida et les crédits alloués
à la recherche sont loin d’être minables
: la solution n’est donc pas de déverser des
litres de faux sperme, que ce soit au siège de l’UMP
ou ailleurs. On ne fait pas un débat en allant canarder
une institution, un parti politique, etc. Au surplus, de quel
droit peut-on traiter des gens de collabos et d’assassins
? Ce n’est pas en insultant ou en vandalisant qu’on
valorise un combat. Aux Etats-Unis, Act Up est passé
à autre chose et considère avec beaucoup de
méfiance et de circonspection les agissements d’Act
Up France. En résumé, Act Up se résume
à Act Up. Ses agissements se résument à
des actes microscopiques bien identifiés à eux-mêmes.
La parité en politique :
une gageure d’universalité
La parité en politique ne hisse pas
la différenciation des sexes comme fondement de la
société. On ne va pas chercher l’orientation
sexuelle de chacun pour établir une parité.
Les partis politiques ont raison de mettre en avant des immigrants
et des homosexuels, pour peu que ceux-ci soient parties prenantes
dans le combat politique. Sur la parité, il est malheureux
qu’il y ait plus de représentants femmes en Iran
qu’en France. C’est malheureux qu’elles
aient besoin d’une loi pour être représentées,
donc pour avoir un statut, alors que la loi visait à
leur donner plus de moyens d’expression. Et même
avec nos lois, il n’y a toujours pas de parité
dans la représentation. E. de la Pagerie rejoint les
positions de son amie Roselyne Bachelot sur ce point.
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